Un intérieur plus bio

La naissance de l’habitat biologique

La démarche de haute qualité environnementale (HQE) a favorisé l’emploi des matériaux bios. Cette démarche résultant partiellement de la crise pétrolière de 1973 s’est révélée acquise et pratiquée par un nombre de professionnels de plus en plus croissant depuis les années 90.

Dès lors, la technologie a abordé dans le sens de l’économie de l’énergie. Des idées sont apparues permettant d’éviter la déperdition de chaleur (maison d’orientation sud, système de ventilation dynamique…), de faire une économie sur les charges fixes tels l’eau et l’électricité grâce aux énergies renouvelables. Ces idées ont été rapidement adoptées.

Comme la construction d’habitations bio se révèle assez chère, il existe des subventions de l’Etat ou encore des aides financières données par certaines associations. Parmi les avantages fiscaux courants, on peut citer le Prêt d’Accession Sociale (Pas), la prime d’installation de chauffe-eau solaire ou encore le crédit d’impôt si l’entreprise qui a installé les équipements pour la résidence principale fournit une attestation ou une facture à joindre avec la déclaration d’impôt. Les équipements concernés sont les matériaux d’isolation thermique, le chauffage à énergie renouvelable, la chaudière à bois, les panneaux photovoltaïques, le chauffe-eau solaire et les appareils de régulation du chauffage

Les matériaux de construction biologiques les plus utilisés

Le bois est le matériau le plus utilisé dans une construction bio. Il est utilisé aussi bien pour les gros travaux, comme la charpente ou la structure de la maison, que pour les travaux de couverture ou de menuiserie. Il faut prendre en compte l’hygrométrie du bois car elle détermine son utilisation. Par exemple : un bois vert ayant un taux d’eau supérieur à 30% sera utilisé pour des constructions hydrauliques alors qu’un bois mi-sec ayant une teneur comprise entre 23 et 30% sera dédié à aux travaux exposés aux intempéries. Il est recyclable et a un coût faible d’usinage et de transport s'il est local. Des variétés comme le châtaignier, le chêne ou encore le cyprès ne nécessitent aucun traitement antifongique grâce à leurs propriétés naturelles.

Le chanvre est un matériau organique polyvalent. Il peut être utilisé seul comme isolant thermique, à la place de la laine de verre ou additionné à d’autres matériaux comme le béton ou d’autres liants pour les enduits, les mortiers et même les bétons de gros œuvre. Il est à noter que la production de chanvre est contrôlée par l’Oniol (organisme d’Etat). Les productions d’agriculture biologique peuvent être retracées par les certificats de l’agriculteur.

La chaux est un des liants les plus utilisés. On distingue la chaux aérienne et la chaux hydraulique qui a une prise à l’eau puis à l’air. Elle est obtenue après cuisson du calcaire entre 950 et 1100 degrés. Ce matériau présente des qualités antiseptiques. Elle limite la prolifération de moisissures dans les endroits humides et est décorative. Elle est utilisée comme enduit ou comme liant dans la composition des mortiers, des bétons et des agglomérés. Elle est surtout utilisée sur différents supports tels que la pierre, le bois ou la brique. La difficulté de son maniement nécessite la supervision ou la présence d’un professionnel pour respecter les dosages et les précautions d’emploi.

La peinture naturelle est la seule peinture qui présente ses composantes. Elle se compose de liants comme l’huile de lin, l’essence de térébenthine, de solvants à base d’essences d’agrumes et de pigments végétaux (thé, valériane…) ou minéraux (oxydes de fer, terre de Sienne…). L’ambiance d’une pièce est régulée par la peinture. Il faut donc bien choisir la teinte pour influencer les humeurs des habitants. Il faut dire que les peintures synthétiques peuvent être très nocives pour la santé. Une étude a même prouvé que 80% des maisons ont un air intérieur malsain causé par ce genre de peinture. Quoiqu’il en soit, il faut avoir l’avis d’un peintre de bâtiment attesté pour le choix de la peinture à appliquer . Il apportera son avis sur la nocivité, la durabilité et la teinte à choisir en fonction des pièces à peindre.

La terre cuite, mélange d’argile et d’eau cuit au four, peut remplacer toutes les installations en céramique : du plan de travail à la baignoire. Elle a un fort pouvoir calorifique et est facile d’entretien

Les toilettes sèches permettent la production de compost à partir de la récupération des excréments et de l’urine. Ils permettent aussi une économie de 35 à 40% de la facture d’eau, soit le tiers de la consommation d’un ménage. Son installation est relativement simple et le choix du système d’évacuation repose sur les besoins de chacun.